Franchement, j’ai failli intituler ce post « les 5 petits bonheurs de la semaine qui font bien ch… les djihadistes ». Et puis, je me suis ravisée. D’abord parce que ceci est un blog de bonne tenue, et que si je commence à dire des gros mots tous les deux posts, rien ne va plus, bordel.

Surtout, parce que cela serait en quelque sorte leur donner trop d’importance que de les laisser au centre de la conversation. Le temps du deuil ici est loin d’être passé. Cette tristesse durable, cette ombre dans le regard, il faudra beaucoup de temps pour l’effacer chez beaucoup d’entre nous. Et j’ai une pensée tout particulière pour celles ou ceux qui ont perdu des êtres aimés ce soir là.

Mais nous, nous qui sommes vivants, qui sommes là pour les pleurer, j’ai le sentiment que nous avons aussi le devoir de rire pour eux, d’aller chercher ces petites parcelles de bonheur, comme Deedee le dit si joliment et justement dans son post « Je suis en terrasse (et je compte bien y rester)« .

Alors voilà ma toute petite contribution. Ce n’est pas beaucoup, et ce n’est pas toujours facile en ce moment, de prendre ma plume noyée de larmes pour vous écrire des mots de joie. Ce que je fais ici c’est bien futile, et il m’arrive parfois en ce moment de penser que c’est peut-être tout à fait inutile…. et puis je relis vos commentaires, et je me dis que peut-être pas tout à fait, non. Alors voilà, je vais laisser les larmes sécher doucement, et reprendre avec vous le chemin du sourire.

Ces petits et grands bonheurs sont pour vous, pour nous, pour tous ceux qu’on aime.

Petit bonheur n°1 S’aimer librement. Libres de se choisir, de se rencontrer, de s’engueuler, de se rabibocher, de claquer la porte, de revenir par la fenêtre, de préférer sa carrière, d’avoir des enfants quand on veut, de se dire « oui », d’égal à égal, les yeux dans les yeux.

Petit bonheur n°2 Prendre un café en terrasse. Ou une bière. Ou un diabolo-menthe. Echanger un sourire mi-bravache, mi-tremblant avec son voisin de terrasse. Chérir cette liberté hier si banale.

Petit bonheur n°3 Dire je t’aime à tout bout de champ. Nous les Français, dès qu’on sort de l’histoire d’amour, on est pas les champions du sentiment. Mais là, depuis dix jours, c’est plus tabou, on se fait des câlins juste quand on sort acheter le pain, on se dit qu’on s’aime, on s’envoie des textos avec des vrais mots dedans et pas que des emojis, on s’appelle juste pour prendre des nouvelles. Et ça, c’est doux, c’est chouette.

Petit bonheur n°4 Faire attention les uns aux autres. Je ne sais pas si c’est moi qui baigne en plein délire bisounours, mais je trouve qu’à Paris (ville autant réputée pour son sens de l’hospitalité que Lille pour son soleil), quelque chose a changé. Un peu plus de sourires, de gentillesse, quelque chose qu’on avait un peu cassé et qui vient de réapparaître, là, comme une fleur au milieu des décombres.

Petit bonheur n°5 Elever nos enfants dans la curiosité de la différence, et non la crainte. Leur apprendre qu’on peut aimer et croire en des choses différentes, et quand même vivre ensemble. Leur montrer que la différence, c’est aussi une force, un moteur. Croire en l’avenir et modeler demain chaque jour, pour eux.

Et vous, quels sont vos 5 petits bonheurs de la semaine ?