Créateurs: Au fil des plumes d’Olivia Clergue

Au cours de mes recherches laborieuses du bijou de tête ou du headband qui viendrait parfaire ma tenue telle la framboise sur l’Ispahan de Pierre Hermé, j’ai découvert les créations d’Olivia Clergue pour lesquelles j’ai eu un véritable coup de coeur. Ses jolis headbands et sacs ne sont pas spécialement destinés au mariage, mais je trouve que les modèles ivoires sont parfaits pour compléter une jolie robe façon Mad Men ou déesse grecque. Sinon, rien n’interdit de sortir des sentiers battus avec un accessoire coloré, pourquoi pas assorti à ses chaussures !

Olivia a eu la gentillesse de me recevoir dans son showroom atelier, m’a proposé de l’eau bio, m’a raconté son mariage dans un sublime jardin au Mexique et m’a confié qu’elle ne savait pas prendre de belles photos malgré (ou à cause de ?) une ascendance prestigieuse, puisque son père est le grand photographe Lucien Clergue. Bref, en plus d’être très douée, Olivia est éminement sympathique, et j’ai tout de suite eu envie de vous la présenter.

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Olivia, depuis combien de temps créez-vous des bijoux et comment avez-vous commencé ?
J’ai monté ma marque de sacs et d’accessoires il y a 3 ans. Tout a commencé avec un sac entièrement rebrodé de plumes de flamant rose que j’avais fait pour mon usage personnel, alors que je travaillais encore dans le domaine de l’art. Ce sac a eu un tel succès autour de moi que j’ai pensé à faire des sacs tout en plumes de flamant rose. Mais je ne savais pas que ces plumes n’étaient pas commercialisables. Celles que j’avais utilisées venaient effectivement de ma collection personnelle, je les avais ramassées en Camargue, dans un domaine protégé et privé où j’ai la chance d’avoir accès et où je me rends chaque année en été pour me ressourcer. C’est un endroit magique fait de marais salants où l’on cultive le sel. Les plages sont immenses et sauvages, seuls les habitants du petit village de Salins de Giraud et du reste de la Camargue ont le droit d’aller. Depuis toujours fascinée par les flamants, que nous croisions en quantité chaque été, je me promenais toujours le long des étangs à la recherche de plumes. Je n’en ai presque plus maintenant, mais j’ai réalisé quelques colliers et boucles d’oreilles avec, pour ma sœur ou de proches amies camarguaises.
Olivia Clergue creatrice headband mariageQuelles sont vos inspirations/influences ?
Encore et toujours les plumes de flamant. Quand j’ai compris que je ne pourrais pas faire d’autres sacs avec ces plumes, je me suis tournée vers les autres. Il ya une telle variété d’espèces d’oiseaux dont les plumes sont commercialisées et extraordinaire de beauté, comme les plumes de paon ou de faisan, aux couleurs naturellement étonnantes, qu’il y a de quoi être inspirée. Même les plumes de coq sont magnifiques avec leurs reflets noir-bronze, très Black Swann ! Je les utilise beaucoup, naturelles ou teintes. J’ai un fabriquant de plumes de très bonne qualité, qui fournit toute la haute couture, et ses teintures sont magnifiques, très subtiles. J’essaye de faire avec des petits sacs du soir ou même de jour en utilisant les plumes de manière complètement nouvelle, décalée, loin de ce qu’on a l’habitude de voir.

Le couturier qui m’a influencé est Yves Saint Laurent. Ma mère porte ses vêtements depuis 50 ans, et elle habite pourtant la petite ville d’Arles, où je suis née et d’où est originaire Christian Lacroix (qui a réalisé le costume d’académicien de mon père, le photographe Lucien Clergue). Elle sortait donc du lot en matière d’habillement ! Les associations de couleur d’Yves saint Laurent, très 70, m’ont toujours plu. Je n’aime pas trop suivre la mode comme un mouton. J’ai toujours eu mon propre style, un mélange de jupes Yves Saint Laurent vintage piquées à ma mère et portées avec du Vanessa Bruno par exemple. J’aimais beaucoup aussi le personnage Yves Saint Laurent, il avait un respect pour son travail et son entourage, une sensibilité qui me touche beaucoup. Je suis très émue à chaque fois que je tombe sur des images de lui à la télévision ou au cinéma. Je suis moi-même une hyper sensible et une adoratrice de Proust…

Je m’intéresse également à la démarche de Martin Margiela, qui va vers quelque chose de très dépouillé et en même temps très original.

Il ya aussi le costumes des arlésiennes et tout ce qui va avec comme, les adorables réticules, sortes de petites bourses portées du bout des mains qui m’inspirent, comme elles ont inspiré avant moi Christian Lacroix.

Et puis il y a l’univers de la sculpture, que j’ai étudié aux Beaux-Arts, à Paris. Je conçois un peu mes sacs comme des sculptures. Tout ce que j’ai appris en faisant de la sculpture me sert beaucoup aujourd’hui dans les sacs. Cela m’aide à mieux appréhender la forme et aussi à résoudre quantités de problèmes techniques. Je continue d’aller beaucoup aux expositions et l’art reste bien sûr une source d’inspiration constante, avec les peintres impressionnistes et modernes pour leurs associations de couleur, ou les artistes contemporains comme Tacita Dean, pour leur esprit libre et un peu subversif. Ces femmes ont un regard très personnel et très décalé sur la vie et leur travail m’ouvre des portes, me libère. J’aime beaucoup également l’œuvre de femmes surréalistes comme Meret Oppenheim avec son déjeuner de fourrure, ou Leonora Carrington, ainsi que Leonor Fini, mais aussi celui de Dora Maar, qui était la compagne de Picasso ( que j’ai eu pour parrain, évidemment, ça laisse des traces…. )
Olivia Clergue creatrice headband mariage 4Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la prochaine collection ?
La prochaine collection s’inspire du côté sombre, fantastique et inquiétant des plumes. J’ai utilisé pour cela les plumes de coq noir ou marron aux reflets bronze, non teintés, aussi bien pour mes sacs que pour mes bijoux. Cela fait très Black Swann !

Et puis il y a tous mes autres sacs, sans plumes, pour le soir ou pour la journée. La prochaine collection comportera donc des petits sacs en agneau avec des cœurs et des sacs du jour en veau lisse, très purs, par contraste avec les sacs en plumes.

Où peut-on trouver vos créations ?
A Paris chez Kirie Eleison. C’est une charmante boutique située Carrefour de l’Odéon, vers la rue Monsieur le Prince, mon quartier de prédilection. J’adore sa sélection de vêtements et sa déco, faite de livres d’éditions originales. Comme je suis également une fan de littérature, ça ne pouvait que me plaire… J’y envoie toutes mes copines écrivains, elles adorent !  A Paris, il y a aussi Dear, passage du grand Cerf. La propriétaire est adorable et le passage super joli. Mes serre-têtes sont au Bon Marché et pour la province ou l’étranger, il faut consulter mon site internet. Je suis aussi en vente sur un t
out nouveau site internet que j’aime beaucoup, Zebra Gallery,  et je vais bientôt lancer ma propre rubrique de vente en ligne sur mon site internet.

Merci beaucoup Olivia d’avoir répondu à mes questions ! Si vous aussi, vous craquez pour ses créations et que vous êtes parisienne, vous avez de la chance: Olivia organise une vente privée la semaine prochaine avec trois autres créatrices, au 3 rue Boissonnade dans le 14eme. Chez la Fiancée du Panda on est du genre partageur, alors si vous voulez y aller, envoyez moi un mail et je vous renverrai l’invitation ;o)

Et vous, vous vous prenez la tête (l.o.l) sur des histoires de headband ? Vous aussi, vous aimeriez bien vous acheter un truc en plumes chez Olivia ?

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3 Commentaires

  1. Corail,petite fiancée
    16 mai 2011 at 00:21

    Merci de m’avoir fait connaitre cette créatrice , j’aime beaucoup tout ce qu’elle fait ! Pour l’instant le budget est plus axé « mariage » mais si je veux m’offrir un joli sac, il est bien possible que je regarde parmi ceux là !

  2. louvero
    20 mai 2011 at 01:17

    moi j’en pense que du bien… ses plumes me font de l’oeil depuis longtemps ;-) joli plume toi aussi !

  3. Let's trade my tips
    16 mai 2011 at 02:41

    Hummmm ces petits sacs en liberty….Je fonce! Merci pour l’adresse!

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